UNE SUCCESS STORY INDIENNE
UNE SUCCESS STORY INDIENNE
Nous avons rencontré la créatrice autodidacte indienne Purvi Doshi pendant IMPACT. Ses collections pour hommes et femmes - sont un mélange de tenue traditionnelle indienne et de pièces contemporaines avec de magnifiques finitions telles que la broderie artisanale. Elle cherche toujours de nouvelles manières de fabriquer et de teindre naturellement. Sa mission est de créer la haute couture écoresponsable.
Découvrez son histoire :
Racontez-nous qui vous êtes et votre marque?
Je m’appelle Purvi Doshi, je suis née en Inde et je suis une créatrice autodidacte. J’ai commencé à créer lors de ma deuxième année d’université, je ne savais pas encore que je deviendrai un créatrice. J’ai appris à coudre toute seule. Au début je confectionnais de beaux vêtements pour pour mes amis et moi, mais je n’étais pas encore très professionnelle dans mon travail. J’ai donc demandé de l’aide à des artisans de ma ville. L’un d’eux m’a fait une offre extraordinaire: de travailler pour lui comme créatrice. J’ai commencé à dessiner les pièces que j’aimais. Ce petit travail me permettait de gagner de l’argent de poche. Puis j’ai commencé à étudier et à travailler pour des entreprises, mais j’ai réalisé que ce que j’aimais réellement était mon “hobby” de créatrice. J’ai donc quitté mes autres emplois et j’ai commencé à dessiner. Je n’ai jamais étudié la mode mais j’ai eu des grandes ambitions; viser haut m’a beaucoup aidé. J’ai participé à la fashion week en Inde et à partir de ce moment-là je n’ai jamais regardé en arrière, en continuant à dessiner mes collections. Pendant 9 saisons, j’ai participé à la fashion week de New York. Dès lors j’ai commencé à travailler avec des couleurs et des teintures naturelles et des broderies artisanales. Le déclic était il y a 6 ans, quand je me suis rendu compte de la cruauté de l’élaboration de la soie: les vers sont bouillis vivants! J’ai donc annoncé à mon studio que nous n'utiliserons plus de soie. Il y a de nombreux artisans en Inde et c’est notre devoir de les protéger. La confection d’une pièce devrait employer 3 à 4 personnes et c’est ce que j’essaie de faire.
Donc parlez-moi de votre développement.
D’une marque que j’ai lancé en 2011, sans formation mode et sans argent, nous venons d’ouvrir une deuxième boutique dans ma ville. Nous somme ravis!
**Comment êtes-vous arrivé sur le chemin de la mode éco-responsable ?
L’événement déclencheur était la manière dont la soie est produite. Puis j’ai commencé à me renseigner sur la mode et son impact sur le monde. Nous avons tué beaucoup d’espèces animales au nom de la mode et nous avons beaucoup trop pollué les ressources en eau . Même si vous n’utilisez pas la soie, la fourrure où le cuir, vous produisez des produits chimiques qui sont rejetés dans les ressources en eau et qui détruisent les écosystèmes.. Ces répercussions mon rendu las de mon travail. Maintenant que j’applique un ensemble de principes éthiques ma passion s’est ravivée et de nouveau j’arrive à apprécier chaque jour! Je travaille avec environ 300 artisans en Inde et je suis en contact direct avec la plupart d’entre eux.
Votre marque en 3 mots?
Douce
Propre
Joyeuse
Business et éthique, c’est possible ?
C’est une obligation! Tout devrait être éthique!
Quelles sont vos inspirations?
La nature. La plupart de mes broderies représentent des oiseaux, des animaux ou des plantes. Mais, je suis aussi inspirée par les personnes qui m’entourent, par la variété de forme et de vêtements que l’on voit dans les rues.
Pourquoi IMPACT?
Parce qu’ils nous ont choisi, et nous vous remercions parce que nous partageons la même philosophie. Les “zones impacts” devraient exister partout!
Du côté du consommateur, quels changements notoires avez-vous constaté ?
J’ai remarqué que mes clients étaient vraiment heureux de connaître l’histoire derrière la confection de nos vêtements et cela leur a permis d’être éduqués sur l’éco-responsabilité. Mais la durabilité coûte chère! J’attends encore de constater un véritable changement dans les habitudes des consommateurs, comme arrêter d’acheter des tonnes de nouveaux vêtements. Ils doivent choisir un ou deux pièces produites de manière éthique...C’est obligatoire!
À quels obstacles êtes-vous confrontés aujourd’hui au quotidien ?
Mes coûts sont sont très élevés, parce que je paie mes artisans à des salaires justes parce que je bénéficie de broderies merveilleuses et je veux promouvoir l’artisanat de mon pays. De ce fait mon cycle de production monte en flèche. Une pièce peut prendre 1 à 3 mois pour être fabriquée. Mais il existe aussi des marques qui fabriquent des milliers de pièces en une journée, alors en ce sens mon cycle de production est minime. Les consommateurs désires des vêtements à petit prix, c’est donc un vrai défi. Je ne sais pas si les gens sont prêts à payer le prix des vêtements de haute qualité. C’est un véritable défi de produire, de vendre et de convaincre les clients de prendre soin de leurs vêtements, chaque étape est un pari, mais il est fascinant!
Comment voyez-vous la mode de demain ?
Les vêtements seront plus confortables, et les gens préfèreront les pièces durables. Mais faites attention, pas tous les vêtements durables vont l’être véritablement. Les consommateurs seront mieux informés et assurés que leurs vêtements n’étaient pas fabriqués par des enfants ou avec des teintures dangereuses et cancérogènes. Et nous - en tant que créateurs éthiques - devrons trouver les solutions technologiques. Il faut du temps, et nous ne pouvons pas dire avec certitude ce que l’avenir nous réserve.
**Décrivez Impact en 3 verbes mots.
Ethique
Durable
Positif
Quels sont vos projets ? Quel avenir pour votre marque ?
L’Inde est un pays en excédent de main-d’oeuvre, avec beaucoup d’artisanat. A l’heure actuelle, je collabore avec plus de 300 artisans et mon objectif est de collaborer avec encore plus. Sinon, je voudrais les faire travailler régulièrement, tout au long de l’année. Mon but est de créer à partir de silhouettes différentes et avec de nouvelles manière d’utiliser la broderie.